Sondage: la population canadienne souhaite que les géants du Web suivent nos lois et contribuent à financer nos histoires

le 16 juin 2021

OTTAWA – La population canadienne est largement favorable à l’idée de soumettre les géants du Web, soit Facebook, Netflix et leurs semblables, aux lois et valeurs canadiennes. C’est la conclusion qui ressort d’un sondage Nanos récemment commandé par l’organisme citoyen les AMIS de la radiodiffusion.

87 % des Canadiennes et Canadiens appuient (70 %) ou appuient en partie (17 %) l’idée que des sociétés américaines comme Google, Facebook et Netflix soient assujetties aux lois canadiennes et qu’elles paient des impôts canadiens. D’autre part, pour ce qui est de la diffusion de contenus au Canada via Internet, 58 % des gens sont fortement d’accord et 20 % sont plutôt d’accord avec l’idée d’assujettir les entreprises étrangères comme Netflix aux mêmes règles et obligations de contribution que les radiodiffuseurs d’ici.

« Les Canadiennes et Canadiens comprennent qu’il est juste et raisonnable que des entreprises médiatiques américaines comme YouTube, Facebook et Netflix — dont les revenus se chiffrent dans les billions de dollars — soient obligées de contribuer à la culture d’ici, ce qui favorise l’économie dans son ensemble, constate Daniel Bernhard, directeur général des AMIS. Cela veut dire, par exemple, que Netflix devrait être obligée d’investir dans le contenu canadien ET de payer des impôts sur le revenu qu’elle reçoit de ses abonnés résidants au Canada, comme tout le monde, ajoute-t-il. »

La population canadienne estime également qu’il faut en faire plus pour s’attaquer aux contenus nuisibles circulant sur les plateformes numériques. Le sondage note que seulement 11% de la population croit que les réseaux sociaux ont contribué à renforcer (4%) ou quelque peu renforcer (7%) la démocratie canadienne au cours des cinq dernières années. Autre fait particulièrement important, en ce qui concerne la désinformation qui a circulé durant la pandémie : 81 % des Canadiennes et Canadiens sont d’avis que le contenu provenant des médias sociaux est moins fiable que le contenu produit par les médias traditionnels au Canada.

« Si l’idée d’encadrer les géants américains comme Facebook, Google et Netflix peut paraître controversée chez certains initiés du gouvernement fédéral, la population canadienne est massivement en faveur de soumettre ces sociétés à une réglementation raisonnable, voire nécessaire, ajoute M. Bernhard. Ottawa aurait intérêt à cesser d’écouter les lobbyistes de ces grosses compagnies américaines pour prendre à cœur ce message clair des Canadiennes et des Canadiens. »

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