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L’inaction d’Ottawa permet à Netflix d’économiser près d’un million de dollars par jour

Toronto – Selon le groupe de surveillance Les AMIS de la radiodiffusion, le rapport intermédiaire publié aujourd’hui par l’Examen de la législation en matière de radiodiffusion et de télécommunications est un non-événement qui prouve, encore une fois, que le système réglementaire canadien offre aux entreprises étrangères comme Netflix des avantages immenses par rapport à leurs concurrents canadiens. Et avec chaque jour d’inaction qui passe, ces diffuseurs étrangers non réglementés renforcent leur mainmise sur le public canadien. Le gouvernement libéral a choisi de retarder la mise en place d’une réglementation efficace pour les médias étrangers sur Internet, et il y a un lourd prix à payer pour cette décision.

« Chaque journée qui passe est une autre occasion pour Netflix de voler des parts de marché à ses concurrents canadiens, vu l’inaction inexplicable des politiciens et des autorités réglementaires du Canada », estime Daniel Bernhard, porte-parole pour les AMIS de la radiodiffusion. « En négligeant d’imposer les mêmes règles à Netflix, le Canada permet à la société d’économiser près d’un million de dollars par jour. C’est un million de dollars qui pourraient être consacrés aux histoires canadiennes. Tel est l’état déplorable de notre politique culturelle. »

Le CRTC exige que les diffuseurs canadiens titulaires d’une licence consacrent jusqu’à 30 % de leurs revenus à la production de programmes canadiens. 365 jours se sont écoulés depuis que le groupe d’experts de l’Examen de la législation en matière de radiodiffusion et de télécommunications a été nommé. Si Netflix — le plus grand diffuseur au Canada, auquel 60 % des ménages sont abonnés — avait été réglementée de la même façon que les diffuseurs canadiens, la société aurait eu l’obligation de contribuer la somme de 348 M$ pour la production de contenu canadien, ce qui revient à 953 425 $ par jour.

Ce n’est qu’un autre exemple démontrant que le gouvernement fédéral laisse les géants technologiques étrangers outrepasser nos lois et réglementations.

Les grandes sociétés étrangères obtiennent d’innombrables exonérations, subventions et allègements fiscaux du gouvernement fédéral, et ces avantages ne sont pas accessibles à leurs compétiteurs canadiens. Le gouvernement fédéral refuse d’éliminer une brèche dans notre loi fiscale qui offre une subvention de prix aux diffuseurs étrangers, comme Facebook et Google, d’une valeur de 1,6 G$ par année. « L’approche laxiste du Canada à l’égard de la Silicon Valley est franchement gênante », ajoute Bernhard. « D’autres pays se tiennent debout et luttent contre la dominance des géants du Web. Le Canada se laisse marcher dessus. »

« Cet immobilisme est extrêmement nuisible à notre souveraineté culturelle et à notre démocratie. Il est grand temps que le gouvernement fasse son travail, c’est-à-dire gouverner. Le Canada doit régir ces industries de culture et d’information essentielles, de façon à assurer qu’elles reflètent nos valeurs et qu’elles répondent aux intérêts de notre nation. 1 million par jour pour Netflix : voilà le contraire du vrai leadership. »

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