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Une nouvelle journée, de nouvelles coupures dans les médias

Après la Coopérative nationale de l’information indépendante, qui a succédé à Groupe Capitales Médias, l’extinction de masse du journalisme québécois et canadien se poursuit aujourd’hui avec l’annonce de mises à pied temporaires chez Cogeco Média et de coupures dans les salaires des journalistes de La Presse.

POUR DIFFUSION IMMÉDIATE

Montréal – Après la Coopérative nationale de l’information indépendante, qui a succédé à Groupe Capitales Médias, l’extinction de masse du journalisme québécois et canadien se poursuit aujourd’hui avec l’annonce de mises à pied temporaires chez Cogeco Média et de coupures dans les salaires des journalistes de La Presse.

« Ces coupures peuvent sembler anecdotiques, temporaires, un symptôme du coronavirus, mais ce n’est tout simplement pas le cas, » met en garde Daniel Bernhard, directeur général des AMIS de la radiodiffusion. « Elles sont la continuation logique de plus d’une décennie de revenus publicitaires qui disparaissent. La crise sanitaire actuelle n’est que la goutte qui fait déborder le vase. »

Avant même la COVID-19, les médias privés ont dû faire appel au gouvernement fédéral pour soutenir l’industrie. Si la tendance se maintient, les médias canadiens ne survivront pas à la pandémie qui frappe tous les secteurs de la société. De son côté, Radio-Canada souffre d’un sous-financement chronique, ce qui l’a récemment forcé à temporairement retirer les nouvelles locales de ses chaines anglophones à travers le pays.

Il n’est pas souhaitable que le gouvernement signe les chèques de paye des journalistes, mais Ottawa peut aider en finançant convenablement Radio-Canada. Et Radio-Canada peut aider en collaborant avec les médias privés, plutôt que d’être en compétition avec ceux-ci.

En doublant le budget de Radio-Canada afin de financer correctement les nouvelles locales, régionales et nationales, et en rendant tout le contenu produit par la SRC libre de droits, les médias privés pourraient faire des économies en utilisant le contenu produit par Radio-Canada, et les citoyens, ayant accès à du journalisme de qualité, seraient mieux informés.

« Nous vivons une crise historique. Il faut prendre les grands moyens pour préserver notre secteur médiatique d’une extinction de masse, affirme Daniel Bernhard. Avec ce plan, nous pourrions sauver les secteurs médiatiques privé et public, tout en conservant leur indépendance. Les dernières semaines ont prouvé que l’information de qualité pouvait sauver des vies. Il serait temps que le gouvernement agisse en conséquence. »

Pour financer ce projet, les AMIS de la radiodiffusion proposent que le gouvernement applique l’impôt sur les sociétés aux géants du Web, qui opèrent en territoire canadien sans payer d’impôts, et redirige une portion de ces fonds vers Radio-Canada.